UNE AG réussie, démission de Patrice OBERT, un nouveau bureau élu
Vous trouverez ci-dessous le rapport d’activité de notre président en forme de bilan après un septennat de présidence. Lacroix.com a publié le 5 décembre une tribune. Le nouveau bureau est composé de : président, Patrice Dunoyer de Segonzac, Vice-président, Bertrand du Marais, Secrétaire général, Roland Baillet, trésorière, Mathilde Boudou, trésorière adjointe Isabelle Rault. Bonne vie au nouveau bureau
et sa version word
Témoigner et Influencer
Elu président des Poissons roses en 2015, réélu en 2018 et 2021, Patrice Obert a décidé de se démettre de son mandat en cette fin d’année pour des raisons personnelles et de fond sur lesquelles il revient dans cette tribune. Le nouveau président est Patrice Dunoyer de Segonzac.
En 2015, quand j’ai été élu à la présidence, j’ai souhaité que nous menions une réflexion collective afin de définir qui nous étions. Notre réponse a tenu en une phrase qui est devenue notre devise : Les Poissons roses sont une plateforme de réflexion de chrétiens, à gauche.
Nous nous sommes positionnés comme chrétiens dans nos différents travaux. Peut-être n’avons-nous pas suffisamment su « vivre » en chrétiens entre nous. Avec nos partenaires, engagés à gauche, (Semaines Sociales de France, Pacte civique, Démocratie et Spiritualité, Vie Nouvelle, Refondation), nous avons constaté de vrais désaccords stratégiques sur la nature de notre engagement (en vue d’une action politique ou pour élaborer des dossiers ?) et notre positionnement spirituel (se revendiquer comme chrétiens, comme interspirituels ou comme transpolitiques, transspirituels ?).
Enfin, le « à gauche », s’il a témoigné du refus de rester dans l’orbite mortifère du PS, de notre volonté de nous rattacher à l’inspiration personnaliste d’Emmanuel Mounier, s’il a voulu marquer que tous les chrétiens ne penchent pas à droite, a été percuté par l’irruption du macronisme. En atteste notre incapacité à définir, tant en 2017 qu’en 2022 une position unique avant les premiers tours des présidentielles.
Mais que signifie être « de gauche » aujourd’hui ? Nous nous différencions dans notre lecture de « Laudato si », considérant que le « tout est lié » lie la crise écologique, la crise sociale (le cri de la Terre et des pauvres) mais aussi les questions éthiques. Sur les sujets sociétaux, nous nous différencions des autres groupes proches de nous qui, justement, réfutent l’étiquette « chrétienne ». Nous nous mettons ainsi en travers des évolutions souhaitées par une grande partie de la population, endossant des positions négatives, désormais incomprises ; d’autant que la légitimité de l’église catholique, à la suite des affaires de pédocriminalité, est lourdement entachée.
Notre réflexion sur les questions sociétales nous conduit à être des conservateurs sur tous ces sujets qui sont devenus le marqueur de la gauche réformiste. La gauche sociale-démocrate a abandonné les combats sociaux, laissant le RN s’en emparer. Nous vivons donc un grand écart permanent. L’expérience des élections de 2022 me laisse un goût amer. Alors que j’ai longtemps combattu pour une présence des chrétiens de gauche dans le champ politique, j’ai désormais le sentiment que nous n’avons pas de place dans les débats actuels ; ni à droite, car je ne me sens aucune affinité avec les chrétiens qui ont rejoint un Eric Zemmour ou qui sont tentés par le RN, ni avec les Républicains qui restent très libéraux sur le plan économique, ni avec une macronie à visage variable mais qui répond aux demandes sociétales de nos compatriotes, ni avec une NUPES, marquée par LFI et une posture d’opposition systématique, qui étouffe entre ses bras les reliquats du PS et les graines des Verts.
Tel était mon état d’esprit, un brin désillusionné, avant le WE de réflexion que nous avons vécu au Campus de la transition écologique en novembre dernier. Le désir exprimé par chaque participant de poursuivre l’aventure des Poissons Roses, leur lucidité devant les difficultés rencontrées, leur volonté de témoigner de l’esprit qui nous anime, même si nous sommes minoritaires, leur engagement pour reconstituer un collectif, ont dessiné un chemin. Ce chemin passe par la réaffirmation de notre devise, complétée par deux verbes qui donnent une direction et définissent l’ambition qui pourrait être celle des Poissons Roses désormais : « Les Poissons roses restent une plateforme de réflexion de chrétiens, à gauche – Témoigner et Influencer ». Un beau programme !
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