ASSEMBLEE GENERALE – samedi 29 mai de 10 à 12H en présentiel et en visio – Rapport d’activité du président
Voici le rapport d’activité de notre président. – Si vous souhaitez recevoir le lien Zoom, envoyez un message à patrice.obert22@gmail.com
Chers amies et amis des Poissons Roses,
L’an dernier, nous avons tenu en octobre une AG mi présentiel/mi visio au cours de laquelle nous avions reçu Bernard Perret venu nous parler de son dernier livre.
Depuis cette date, nous avons produit deux documents importants et lancé une réflexion avec nos partenaires.
Mais nous avons avant tout été confrontés à la disparition brutale de notre ami et trésorier Michel Simonnet, compagnon de longue date, fidèle parmi les fidèles. Michel était bien plus qu’un trésorier. Il participait depuis le lancement des Poissons roses par Philippe de Roux à la réflexion sur ce mouvement. Poisson pilote, en quelque sorte, il restait en alerte afin de mieux comprendre notre société, en essayant de trouver, à travers ses divers et nombreux engagements, des réponses aux questions nombreuses qui assaillent nos contemporains. Son absence est une grande perte, pour les siens d’abord, et pour notre association. Je voudrais ici saluer une des recommandations qu’il nous avait proposée et qui figurent dans la conclusion du Peuple Invisible : faire évoluer nos pratiques politiques, notamment en investissant le monde des réseaux sociaux. L’actualité nous montre l’acuité de son analyse.
Le banc nantais, sous l’impulsion de Suzanne Le Borgne, a rédigé notre troisième livret sur la laïcité. Ce texte est sorti au bon moment, alors que la laïcité refaisait la Une de l’actualité, notamment quand la ministre déléguée Marlène Schiappa lançait des Etats Généraux qui ont fait un flop retentissant. Nous avons saisi cette occasion pour diffuser nos trois livrets :
- De la catholicité à la laïcité
- Réponse au « laïcité, point ! » de Marlène Schiappa ; Marlène est apparue et le grand Pan est mort
- La Laïcité sous la présidence Macron
Le Cerf a publié en avril Le Peuple Invisible Nous l’avons largement diffusé. De même que notre rapport sur la famille durable, ce rapport est de grande qualité. Il nous revient de continuer à le faire connaître. Il traduit notre engagement social. Je rappelle les trois propositions qui découlent de la conclusion :
- individualiser les aides de l’Etat grâce à des travailleurs sociaux référents,
- promouvoir des démarches « communautalistes » permettant aux citoyens de se réapproprier leur territoire
- s’engager délibérément vers une politique 3.0.
J’attends, à ce jour, les réponses des éditeurs à notre rapport « La crise écologique, une chance pour la démocratie ».
Je signale également une tribune que j’ai signée dans Ouest-France le 6 avril 2021 au sujet du débat sur la fin de vie, dans laquelle je liais les questions relatives à la GPA et à l’euthanasie comme signes et symboles d’une époque qui va au bout de sa volonté de maîtrise du Vivant.
Nous avons lancé en décembre une séance d’Echanges par visio conférence avec un certain nombre de partenaires, afin de mettre en œuvre les recommandations prises lors de l’AG d’octobre. Je joins en annexe le point d’étape N°2 qui en a résulté. Le projet de tribune proposé, diffusé à nos partenaires après examen en CA, n’a pas suscité de réponse, excepté des AFC.
Notre AG est invitée à revenir sur cette tentative et à analyser son échec. Je rappelle que, parallèlement, Refondation a désigné son candidat, des initiatives fleurissent ici et là, nous constatons également la multiplication des candidatures au sein d’une gauche dont les sondages laissent entrevoir un score très modéré.
C’est à la lumière de cette démarche que nous devons regarder l’année qui s’ouvre devant nous. J’ai souhaité que cette AG 2021 se tienne un an avant les élections présidentielles de 2022. Je souhaite que nous puissions débattre du calendrier que nous voulons nous donner en vue de prendre, au moment opportun, une décision par rapport à cette élection.
Nous aurons par ailleurs à nous organiser en interne pour mieux aborder cette année :
Renouvellement d’une partie de notre conseil d’administration avec des sortants, qui ont fait part de leur souhait de quitter le CA :
- Bénédicte Boischevalier
- Michelle Foucault
et des entrants :
- Yves Sauvage, de Bretagne
- Henri-Pierre Charles, de Grenoble
Réorganisation du bureau avec d’une part la désignation de Christophe Jadeau comme trésorier – et je le remercie vivement et personnellement d’avoir accepté cette charge -, d’autre part la nomination à prévoir d’un secrétaire général ou de plusieurs secrétaires généraux adjoints afin de se partager les tâches à mener.
Je nous souhaite une bonne AG 2021
Patrice Obert
Annexe
Point d’étape N°2 du 1er mars 2021
sur la démarche d’Echange lancée par les Poissons roses en décembre 2020
A/ Rappel du point d’étape N°1 à mi-février janvier
En décembre 2020 les poissons roses ont lancé une invitation à un Echange par ZOOM à plusieurs personnes membres de structures partenaires : Refondation, les Semaines Sociales de France, le Pacte Civique, les Associations Familiales catholiques, Ichtus, ou à des individus identifiés comme intéressés par cette démarche, comme Mathieu Chauvin. Une troisième conférence ZOOM s’est tenue le 26 janvier 2021, à laquelle se sont joints le sénateur PS Jean-Michel Houllegatte et Franck Meyer, maire de Sotteville-sous-le-Val et président du Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine (CPDH). D’autres personnes, venant de l’Association Ascagne et du groupe AGENOR, se sont jointes à titre personnel à ces Echanges.
L’objectif recherché peut se résumer ainsi : comment peser davantage dans le débat public dans la perspective des élections présidentielles de 2020 ?
Trois sujets créent des clivages :
- Comment positionner notre engagement chrétien dans nos démarches ?
- Est-il souhaitable, possible, de dépasser le clivage droite/gauche ?
- Faut-il se situer dans une démarche « politique » c’est-à-dire visant à conquérir le pouvoir, ou dans une approche plus intellectuelle, consistant à publier des réflexions approfondies et des dossiers ?
Trois positionnements sont apparus :
- Un premier positionnement consiste à élaborer des dossiers techniques, à les mettre à disposition du plus grand nombre, de telle sorte que des responsables puissent, le jour venu, piocher dans ces réflexions. Cette posture est illustrée par les SSF, le Pacte Civique ou encore le Pacte pour le Pouvoir de Vivre. Elle est transpolitique, transpirituelle.
- Un deuxième positionnement se situe dans une démarche strictement laïque de combat politique avec la volonté de prendre le pouvoir. C’est la posture adoptée par Refondation.
- Un troisième positionnement est défendu par les Poissons Roses. Il promeut un mouvement multi-confessionnel et laïc, capable de regrouper des personnes se réclamant de leur engagement spirituel, religieux ou philosophique en tentant de « réussir par le bas » ce que E Macron a réussi à faire « par le haut ».
Il convient également de prendre en compte une triple évolution du contexte.
- Qui sont les chrétiens aujourd’hui ? Quel est leur poids numérique ? Les 1,8% qui vont chaque semaine à la messe ? Les 25% d’engagés mais distants de l’église ? Les 53% qui se déclarent « catho » tout en ayant quitté toutes les amarres avec une église dans laquelle ils ne se reconnaissent plus ?
- De tous temps, les chrétiens se sont répartis sur l’ensemble du spectre politique. Il n’a jamais été possible en France de les regrouper. Aux dernières présidentielles, au premier tour, les cathos ont voté Fillon puis Le Pen, les protestants plutôt Macron. A noter que les musulmans ont quitté le PS pour voter Mélenchon au 1er tour. On se référera également à la fameuse Lettre à Diognète, « ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde ».
- La crise écologique et sanitaire rebat les cartes. Le pessimisme envahit la société. Les chrétiens font partie des rares à parler d’espérance, parce qu’ils lisent la crise à la lumière de Laudato Si et de Fratelli Tutti. Notre sentiment est que la société attend aujourd’hui une parole d’espérance des chrétiens. Avons-nous le droit de nous dérober ?
*
Les derniers Echanges organisés fin février sont partis de ce bilan et ont pris acte de ces positionnements différents, voire divergents. Ainsi, l’hypothèse d’un mouvement commun est de fait abandonnée. On constate par ailleurs que, thématique par thématique, la référence chrétienne peut justifier des analyses différentes quant aux solutions à adopter. Nos échanges nous ont conduits à cibler une quadruple démarche :
Faire valoir un socle anthropologique, condition de la poursuite du débat démocratique. Ce socle pourrait contenir des éléments comme : le respect des personnes (base personnaliste), l’attention aux plus défavorisés, la prudence vis-à-vis des forces de l’argent, les conditions d’un débat démocratique. La nécessité de réaffirmer ce socle est double : tout d’abord en interne, en France, car ces principes, jadis généralement admis, s’effritent ; ensuite, sur le plan international, dans la compétition entre le néo-capitalisme et le capitalisme collectiviste chinois. Plus que jamais, la tierce voix énoncée par Emmanuel Mounier se justifie.
Conserver un espace régulier et informel de rencontre entre chrétiens engagés sur l’ensemble du spectre politique. Nos Echanges, informels, recueillent visiblement un intérêt. Faire vivre le réseau plutôt que la structure, la plateforme plutôt que le parti. Il s’agirait d’inventer une « présence au monde » adaptée à notre époque en ayant en tête la présidentielle de 2022. Comment s’organiser ? En montant un groupe de travail informel entre nous ? En s’appuyant sur des expériences existantes ?
Nous constatons tous que les chrétiens sont devenus minoritaires mais que nous n’avons pas acquis les réflexes des minorités agissantes. A la « prise du pouvoir », ne faudrait-il pas privilégier l’action de lobbying qui représente un levier plus rapide et plus efficace ? Les débats sur les lois sociétales votées depuis quelques années doivent nous y faire réfléchir.
Enfin, une fois de plus, l’urgence est éducative. Sciences Po est né après la défaite de Sedan. L’école d’Uriage après le désastre de 40. Faut-il attendre de toucher de nouveau le fond pour réfléchir à la façon de définir une éducation humaine, intellectuelle et spirituelle pour affronter les défis d’aujourd’hui et de demain ?
*
Sur cette base, il est proposé, sauf avis contraire, que :
- Patrice Obert propose un projet de tribune de 4000 signes sur le socle anthropologique qui pourrait être soumise à la signature des uns et des autres. Objectif de publication : mai 2021 au plus tard, un an avant les présidentielles
- Chacun fasse part de ses observations par rapport aux 4 démarches mentionnées
En fonction des réponses, une nouvelle date d’Echanges sera proposée.
PO
Leave a Comment