Ecologie : Position des Poissons roses par rapport aux annonces  du Gouvernement sur le plan global sur l’écologie

La Première ministre  a fait le 11 juillet 2023 une déclaration importante de 12 minutes devant le Conseil national de la transition écologique. Vous trouverez la vidéo ci-dessous (9) Conseil national de la transition écologique : prise de parole d’Élisabeth Borne – YouTube

Elle évoque un plan global, 50 leviers, des moyens et des actions en deux volets, d’une part vis à vis des émissions de carbone, d’autre part au regard de l’effondrement de la biodiversité qu’il convient d’inverser. Elle indique en préambule que 4 débats ont été prises en compte.

1° entre technologie et sobriété : Le plan renvoie à des solutions connues pour 60%, à un effort de sobriété pour 20% et à des innovations pour 20%

2° Sur la répartition de l’effort, lequel sera réparti entre les entreprises (50%), les ménages (25%) et les collectivités (25%). Le traitement des 50 sites industriels les plus émetteurs représentera 12% de l’ensemble

3° sur la souveraineté, avec la volonté de lancer de nouvelles filières stratégiques et de préserver l’indépendance du pays

4° sur l’acceptabilité de l’action proposée en insistant sur le fait qu’il est nécessaire de  » protéger et accompagner les plus fragiles »

Elle développe ensuite l’effort de l’Etat (+7 milliards), celui des collectivités territoriales, la nécessaire territorialisation des actions, l’inscription dans le plan européen du Green Deal (cf le vote positif le même jour au parlement européen sur la restauration de la nature). Pour le pays, en 2024, l’effort global serait de +60 milliards, somme proche des montants évoqués récemment par Jean Pisany-Ferry.

Qu’en  penser au regard de notre rapport sur « la crise écologique, une chance pour la démocratie » ? Ed Le Cerf 2022

LA CRISE ECOLOGIQUE, UNE CHANCE POUR LA DEMOCRATIE – Nouveau rapport des Poissons Roses. ( Ed Le Cerf) : une courte vidéo de présentation + l’enregistrement de la soirée de lancement – Les Poissons Roses

Nous formulions  22 propositions, organisées en  5 domaines : éducatif, institutionnel, fiscal, social et écologique. Nous avions dégagé 5 priorités

Ce plan global est un tournant et une tentative d’organisation des actions pour la transition écologique et la protection de la diversité qu’il faut reconnaître et saluer comme tel, en appréciant l’effort financier mis sur la table.

Sur deux points importants, nos propositions sont satisfaites (dans le principe) : 

  • garantir aux plus fragiles une sécurité économique et sociale 
  • aligner tous les territoires, de la commune à l’Europe (nous avions employé l’expression d’une « démocratie implicative et territoriale)

Nous disons « dans le principe » car la démonstration doit en être apportée, tant les exemples abondent de décisions prises jusqu’à présent en silo par les administrations.

Le Plan gouvernemental prend en compte les deux dimensions, émissions carbone et effondrement de la biodiversité, ce qui est positif.

Sur le plan financier, le Plan va plus loin que nos travaux, car nous n’avions pas parlé de montants financiers, mais sans proposer le mécanisme du financement 4P, sans prévoir une imposition supérieure des plus aisés au niveau européen, sans indiquer formellement une évaluation du système de financement de la transition écologique. Les montants mobilisés sont indiqués comme répondant à la demande de J Pisany-Ferry.

Si la sobriété est évoquée, notre proposition de responsabiliser chacun par un bilan carbone individuel n’est pas énoncée. Il y manque cependant un souffle et un appel à une mobilisation citoyenne.  Les domaines éducatif et institutionnel ne sont pas évoqués (réforme de l’éducation civique, morale et écologique, évolution de l’enseignement de l’écologie dans les écoles de gestion ; création d’une chambre des conflits du futur, notamment), ni le soubassement spirituel ou civique que nous. Ainsi, on note l’absence de volonté affichée d’infléchir les modèles de consommation ou productivistes qui conduisent à l’épuisement des ressources

La mise en œuvre de la transition écologique a besoin du respect et de l’application du droit de l’environnement comme souligné dans notre rapport mais jusqu’à présent pas toujours respectés par l’Etat. 

Cette planification et sa mise en œuvre sont révisables et modifiables a indiqué la Première ministre. Selon ce principe la concertation doit reprendre à Sainte Soline plutôt que d’employer une force disproportionnée.

Les Poissons Roses saluent par conséquent l’effort du gouvernement pour présenter cette planification cohérente et globale. Ils attendent une concrétisation de cette orientation dans tous les domaines. Ils insistent pour que les dimensions éducatives, civiques et morales soient davantage renforcées.

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